Grotte de Lascaux

12 Septembre 1940

Montignac, Dordogne. Zone Libre.

France 1940

Nous sommes au beau milieu de la Seconde Guerre Mondiale, à la fin de l'été 1940. La France vit ses heures les plus dramatiques. Rien n'incitait alors à détourner son attention des événements tragiques qui marquèrent cette période. Pourtant, une découverte archéologique majeure allait un temps attirer tous les regards.

Quelques jours à peine auparavant en poursuivant son chien, Robot, le jeune Marcel Ravidat a fait une découverte intriguante. Un trou s'ouvre dans le sol à proximité du domaine de Lascaux. Mais il manque de temps et d'équipement pour aller plus loin.

Le chien dénommé Robot ©Archive INA

Alors, il revient accompagné de trois amis, Jacques Marsal, Georges Arniel et Simon Coencas, deux réfugiés parisiens fuyant l'occupation et la guerre. Ensemble, ils explorent ce qu'il pensent être un souterrain secret vers le manoir tout proche.

Après avoir agrandi l'ouverture et être descendus sur un cône d'eboulis au fond de la cavité, ils commencent à explorer ce qui semble être une grande grotte ramifiées en plusieurs tunnels.

Un des adolescents se glissant dans la grotte ©Archive INA

Equipé d'une lampe improvisée à la hâte, ils traversent la première salle d'une trentaine de mètres de long plongée dans l'obscurité la plus parfaite. Ils s'engagent dans un couloir étroit, qui sera nommé plus tard le Diverticule Axial. Les murs se resserrent autour d'eux.

Soudain, à la lueur de leurs faibles lumières, ils sont face à un spectacle stupéfiant. Ils apperçoivent à la faveur des murs rapprochés de formidables représentations d'animaux qui se déploient sur les parois de la grotte.

L’abbé Breuil devant la fameuse licorne

Ils parcoururent ainsi l'ensemble des ramifications de la cavité, les parois révélant un fantastique bestiaire. Ils furent arrêtés dans leur exploration par un trou noir s'ouvrant vers d'autres prolongements de la grotte.

Ils confièrent leur aventure à leur instituteur, Léon Laval, qui descendit à son tour dans la grotte, le 18 septembre. L'abbé Henri Breuil, réfugié dans la région, fut informé de cette découverte. Il devait faire une première reconnaissance du site le 21 du même mois.

Entrée de la grotte Lascaux en 1940
De gauche à droite : Léon Laval (instituteur), Marcel Ravidat et Jacques Marsal, l'abbé Henri Breuil (préhistorien qui a authentifié la découverte). © Ministère de la Culture/Centre National de la Préhistoire CC-BY-SA

Ils viennent de découvrir la "Chappelle Sixtine de la Préhistoire". Le développement total de l'ensemble des galeries accessibles à l'homme n'excède pas 235 m. Traditionnellement, le découpage du sanctuaire s'effectue selon sept secteurs ornés, la salle des Taureaux, le Diverticule axial, le Passage, la Nef, le cabinet des Félins, l'Abside et le Puits. La déambulation dans ce milieu s'effectue selon trois axes. L'un associe la zone vestibulaire, la salle des Taureaux et le Diverticule axial, l'autre, enchaîne le Passage, la Nef, la galerie du Mondmilch et le Diverticule des Félins. Le dernier enfin, parcourt le Puits et de la grande Diaclase, au-delà, un important éboulis marque le carrefour avec la salle Ensablée.

Lascaux
Plan de la grotte de Lascaux © Ministère de la Culture/Centre National de la Préhistoire CC-BY-SA

La salle des Taureaux

Trois thèmes animaliers composent ce vaste dispositif : le cheval, avec 17 individus, l’aurochs, onze vaches et taureaux et le cerf, six représentants. Ces thèmes se retrouveront de manière récurrente dans les différents espaces souterrains de ce sanctuaire. L’ours est exceptionnellement présent.

Pour en faciliter la lecture, cette composition est scindée en deux volets, celui de la paroi de gauche, appelé panneau de la Licorne, et celui de la paroi de droite, panneau de l’Ours noir.

La Licorne

Dès l’entrée dans la Rotonde, le regard est attiré par un animal aux formes étranges, la Licorne. En position première, elle semble pousser vers le fond de la galerie tous les animaux de cette paroi.

Cette figure possède des lignes ondoyantes qui laisseraient à penser que l’on est en présence d’un félin. Une tête carrée, un garrot très saillant, un ventre dilaté, des pattes robustes, inciterait à abonder dans ce sens. Toutefois, deux cornes rectilignes prolongent d’un tiers l’emprise de cette figure, segments anatomiques qui invitent à ranger cet animal dans la catégorie des animaux fantastiques. De multiples interprétations ont été proposées, mais aucune n’est actuellement satisfaisante.

Frise des Chevaux noirs

À l’avant de la Licorne, une frise de huit chevaux noirs se déploie sur une longueur de 9 m en direction du fond de la cavité. Ces chevaux, complets, partiels, voire limités à un seul segment anatomique, semblent se déplacer sur une même ligne de sol, matérialisée à la fois par le changement de teinte du support et par le retour de paroi créé par la banquette. La technique de réalisation est identique pour l'ensemble de la frise : soufflé et pochoir.

Le premier cheval devait être complet. Suite à une dégradation du support, une large écaille s’est détachée de la paroi emportant une partie de la peinture. Sur cette plaque de desquamation, déposée actuellement au pied du panneau, on retrouve les contours de la tête et de l’encolure. Autre cheval complet, le quatrième cheval, au centre de la frise, est représenté en extension, seuls les membres postérieurs reposant sur la ligne de sol imaginaire. Son encolure, massive, contraste avec sa tête, réduite. L’aspect pommelé de la robe est dû à la conservation différentielle des pigments, meilleure dans les concavités que sur les aspérités de la roche. Plusieurs chevaux sont incomplets, limités à l'avant-train (deuxième cheval), à la tête, l'encolure et l'amorce du dos (troisième cheval), discrète silhouette incluant la tête, l'encolure et l'amorce du dos (cinquième cheval). Les septième et huitième chevaux sont seulement esquissés.

Le Diverticule Axial

Dans ce conduit long d'une trentaine de mètres, les figures se répartissent sur les deux parois. À droite, trois panneaux : le panneau des Chevaux chinois, le panneau de la Vache qui tombe, puis le panneau rouge, avec deux chevaux et un bison ; à gauche, le panneau des Vaches rouges, le panneau du grand Taureau noir, le panneau de l'Hémione et, au fond, le Locus du cheval renversé. Le décor regroupe 161 entités graphiques, dont 58 représentations figuratives, essentiellement des animaux, 46 signes géométriques, quadrangulaires, arborescents, rectilignes, à éléments emboîtés, en semis de ponctuations ou cruciformes. Il y a 57 figures indéterminées pouvant s’apparenter à des signes, mais aussi à des esquisses de figures animales.

Une approche naturaliste

Les chevaux chinois représentés, ici au nombre de trois, font l'article de nombreuses évocations dans l'art pariétal. Ces figures rendent compte d'une approche plus naturaliste des formes, ainsi que d'une plus grande observation de pelage. Les superpositions des aplats, créés à partir de teintes opposées de noir et de jaune, permettent de reproduire au plus près les variations chromatiques de la robe.

De même pour la vache rouge à tête noire représenté sur le mur opposé, qui démontre d'une grande unité de l'ensemble des représentations d'aurochs femelles. La ligne tracée au pinceau au dessus de son dos est vu comme un repentir, une seconde intervention voulant pallier au côté trop ramassé de l'aplat original. Cette démarche atteste de la volonté d'excellence du travail accompli.

Des fresques animées

C'est dans cet espace que l'ont retrouve l'une des figures les plus achevées du bestiaire de Lascaux: la Vache qui tombe. En plus de l'abondance et de la qualité de traduction des détails anatomiques, est présenté une animation rarement reproduite dans l'iconographie préhistorique, avec un corps tors et des membres postérieurs plaqués sur l'abdomen. Pour limiter les difficultés liées à l'utilisation du pinceau sur un support grenu, les lignes de projection du corps de la tête et des membres durent tracées par projection de pigments rouge et noir. Seules les cornes et le mufle ont été tracés au pinceau.

Un autre type de technique de peinture utilisé est la ponctuation juxtaposée. On la retrouve notament sur deux bouquetinns affrontés présent dans le fond de l'espace. Les traits du bouquetin noir sont notamment très précis par rapport aux autres figures de ce site. On note une moindre qualité graphique de son jumeau jaune.

Le grand Taureau noir peut-être qualifiée de l'oeuvre la plus emblématique, non seulement de Lascaux, mais aussi de l'ensemble des grottes et abris ornés paléolithiques. Si la fresque marque facilement les esprits de par son imposante représentation de taureau, l'oeil le plus agueri reconnaitra des formes cachées parmi la robe noire du boviné... On peut apercevoir en rouge deux images de vaches, mais également qautre protomés jaunes de bos, dont les cornes sont les plus visibles, dépassant de l'échine du Grand Taureau noir, dont les contours dissimulent une grande partie de la figure.

le Panneau de l'Ours

Arrivant au bout de la Diverticule axial, nous devons retourner dans la salle des Taureaux avant de pouvoir continuer vers le site du Passage. Si le côté gauche du mur est singulier de par sa représentation de "Licorne", le côté droit n'en est pas moins unique, de par sa représentation très rare d'un Ours noir.

La particularité de cette représentation d’ours réside à la fois dans son unicité et sa dissimulation dans le large aplat noir du ventre du troisième taureau. Les superpositions totales sont en effet rares. La tête et le garrot de l’ours, ainsi que sa patte postérieure droite, dessinée avec trois griffes, émergent toutefois de cet aplat ventral. Le traitement d’image permet de différencier la teinte utilisée pour l’aurochs de celle de l’ours et de saisir le contour graphique de ce dernier, auquel seules les pattes antérieures et la ligne ventrale manquent. La figure est postérieure au taureau ; elle a été réalisée par pulvérisation, le bout du nez, le contour des oreilles et les trois griffes ayant été effectués au pinceau. Son museau est comparable à celui de certains chevaux.

le Passage

Le Passage relie la Salle des Taureaux à la Nef et à l'Abside. Il est caractérisé par une grande densité des représentations d’une lecture souvent difficile. Plusieurs centaines de figures gravées et certaine peintes, 385, plus précisemment, y furent dénombrées et identifiées : chevaux, bisons, bouquetins, bovidés, cerfs et des signes à crochet, en croix, quadrangulaires...

Le Cheval se Roulant

Certaines figures animales du Passage trouvent leur originalité dans l’animation ou le traitement des segments anatomiques. On reconnaît ces marques sur l’Equidé à la patte retournée ; il occupe le centre d’une composition regroupant une dizaine d’équidés. Un autre exemple nous est donné par le Cheval se roulant. Il partage cette l’animation, cependant très rare, avec la Vache qui tombe, figure du Diverticule axial. Pour en faciliter la lecture, nous avons volontairement souligné ses contours. Si l’avant-train ne présente aucune particularité, l’ensemble – croupe et membres postérieurs – a subi une torsion. L’origine de ce mouvement n’est peut-être pas consécutif à une chute, comme l’aurochs du Diverticule axial, mais plutôt à un geste spécifique de certains animaux qui se roulent au sol ou qui se préparent à se relever.

La Nef

La paroi de gauche regroupe quatre panneaux : celui des sept Bouquetins, de l’Empreinte, de la Grande Vache noire et des Bisons adossés. Celle de droite n’est occupée que par la seule frise des Cerfs nageant. La déclivité du sol est à l’origine de la répartition des panneaux sur différents niveaux. Les thèmes figuratifs se partagent entre cheval, bouquetin, cerf, bison et aurochs, dans des proportions très différentes où les équidés, comme dans chaque secteur de la cavité, dominent largement le bestiaire avec ici un effectif de 27 individus. L’aurochs, en revanche, imposant par sa silhouette massive et sa position au centre de ce vaste dispositif, n’est évoqué qu’une seule fois, alors que le bouquetin est traduit à neuf reprises, le bison, cinq, et le cerf six.

La paroi droite de la Nef n'est occupée que par la seule frise des Cerfs nageant tandis que la paroi gauche en regroupe quatre. Les thèmes figuratifs se partagent entre cheval, bouquetin, cerf, bison et aurochs, dans des proportions très différentes où les équidés, comme dans chaque secteur de la cavité, dominent largement le bestiaire avec ici un effectif de 27 individus. La déclivité du sol est à l’origine de la répartition des panneaux sur différents niveaux. Les thèmes figuratifs se partagent entre cheval, bouquetin, cerf, bison et aurochs, dans des proportions très différentes où les équidés, comme dans chaque secteur de la cavité, dominent largement le bestiaire avec ici un effectif de 27 individus. L’aurochs, en revanche, imposant par sa silhouette massive et sa position au centre de ce vaste dispositif, n’est évoqué qu’une seule fois, alors que le bouquetin est traduit à neuf reprises, le bison, cinq, et le cerf six.

Les Blasons

Les signes quadrangulaires du panneau de la Grande Vache noire, communément désignés sous le terme de "blasons", possèdent des caractères qui les singularisent des autres figures de ce type. Chaque entité est construite à partir d’aplats colorés, juxtaposés, de formes carrés ou rectangulaires. Un trait gravé achève le cloisonnement de ces figures. Les couleurs restent identiques à celles utilisées pour les représentations figuratives, cependant, il est une teinte mauve que l’on ne retrouve nulle part ailleurs que sur deux d’entre eux. A noter que les extrémités des membres postérieurs de l’aurochs noir et celle de sa queue sont en contact avec le bord supérieur gauche de chacun de ces signes. Les interprétations qui en ont été données sont multiples : grilles, pièges à chasse, signes de tribu employés comme des blasons ; mais, souvent dans ce contexte, aucune ne satisfait pleinement la critique.

Les Bisons adossés

Ce diptyque aux bisons clôt cette longue succession de panneaux qui ornent la paroi de gauche. Il trouve son originalité non seulement dans l’animation proposée, deux bisons mâles peints en miroir, mais aussi dans l’accumulation de conventions graphiques appliquées dans le but d’accentuer le mouvement de fuite donné aux deux belligérants de cette composition. Dans cette mise en perspective, on remarque que les membres du second plan sont détachés du corps, contrairement à ceux du premier. Une réserve sépare les deux croupes, mettant au premier plan le bison de gauche. Les membres antérieurs sont plus achevés que les postérieurs, dégradation volontaire des formes simulant leur éloignement par rapport à l’observateur. La paroi participe à cette mise en relief des figures. son inclinaison vers l’observateur accroît l’effet de fuite donné à la composition.

Le Diverticule des Félins

Le diverticule des Félins se développe sur une longueur d’environ 25 m. Plus de 80 figures y ont été recensées par André Glory. Sur les 51 figures animales de cette galerie, le cheval domine largement avec vingt-neuf individus, puis le bison, neuf, le bouquetin, quatre, et le cerf, trois. Aucun aurochs n’est présent. Les félins prennent ici une place plus importante que dans le reste de la grotte avec six individus. La répartition des figures reste inégale ; 90 % d’entre elles se situent sur les premiers mètres du conduit, segment le plus étroit de ce secteur.

Félin

Le thème du félin n’est pas souvent évoqué dans l’art pariétal paléolithique, la grotte Chauvet-Pont-d’Arc faisant exception et occupe souvent une place particulière au sein du sanctuaire. La plupart du temps, les félins sont présents dans les secteurs les plus reculés ; ceux de Lascaux n’échappent pas à cette convention. Au nombre de six, ils se répartissent de part et d’autre de l’entrée du diverticule, dans une composition rigoureusement symétrique. Sur chaque paroi, deux sont dirigés vers le fond, le troisième vers l’accès. Une autre caractéristique les rapproche des autres félins appartenant à ce domaine de l’art pariétal, c’est la qualité moyenne de la traduction graphique.

Cabane perchée

L’appellation de « Cabane perchée », donnée par André Glory à cette entité géométrique, n’est pas sans rappeler les tentatives d’interprétations faites en référence au comparatisme ethnographique. Cette forme reste unique dans l’iconographie pariétale paléolithique. Elle oblitère l’encolure d’un équidé noir dont la tête est tournée vers la droite et s’intègre à une série de longues stries subparallèles.

Cheval vu de Face

L’iconographie du diverticule des Félins apporte quelques originalités, non seulement par les thèmes représentés – les félins et certains signes, comme la « cabane perchée » – mais aussi par la présence d’un cheval, vu de face. Sa traduction reste cependant discrète : quatre lignes subparallèles pour les antérieurs, mais une tête particulièrement bien reproduite qui ne laisse aucun doute quant à l’interprétation. Il s’inscrit au-dessus de deux félins qui s’opposent, dans un ensemble de traits gravés où l’on reconnaît des cornes de bison, la tête d’un autre cheval et des tracés indéterminés.

L'Abside

Dans un espace limité en surface à quelques 30 m2, pour une élévation moyenne de 3,50 m, l’Abside renferme plus d’un millier de figures. Parmi celles-ci, près de 500 animaux et 600 signes géométriques ou traces diverses. Les figures se répartissent sur les parois latérales et au plafond en coupole, sans discontinuité. Leur densité croît de l’entrée vers le fond, elle est maximale dans l’absidiole qui s’ouvre à l’aplomb du Puits, dans la partie la plus reculée de cette salle. Le support calcaire très tendre explique en partie une telle exubérance graphique. La notoriété de Lascaux repose pour l’essentiel sur les peintures de la Salle des Taureaux, du Diverticule axial et de la Nef. Cependant, par le nombre très élevé de figures présentes dans l'Abside, mais aussi dans le Passage, la Nef et le Diverticule des Félins, l'art de Lascaux reste nettement dominé par la gravure.

Le Cerf effondré

Le Cerf effondré est une des représentations majeures de l’Abside. D’une emprise de près de 4 m2, ce cervidé occupe l’amorce de la voûte à proximité de l’entrée de la Nef à un emplacement où la densité en figures est minimale. Il s’individualise par le fléchissement de ses membres rabattus sous le ventre de l’animal, dans une position peu réaliste d’un point de vue anatomique. Sur les bois et les membres subsistent quelques traces de peinture brune, et noire sur les sabots. Il est probable qu’initialement l’intégralité de la silhouette était peinte. Deux signes à crochet, l’un peint l’autre gravé, barrent le thorax. C’est une des rares figures où la cause, les signes qui pourraient s’apparenter ici à des flèches, et l’effet, l’affaissement du corps, sont concomitants.

Le Puits

Par opposition aux secteurs précédents, l’Abside, le Passage ou la Salle des Taureaux – le Puits ne regroupe qu’un nombre restreint de figures. On en compte huit au total. Quatre relèvent du bestiaire (cheval, bison, oiseau et rhinocéros), trois autres du registre géométrique (ponctuations et signes à crochet). Au centre de cette composition, une représentation humaine attire toute l’attention. On remarque sur la paroi de droite un cheval et sur celle de gauche les autres figures regroupées sur environ 3 m2. Ce dispositif, rendu célèbre par son potentiel narratif, est un des rares exemples où l’animation des sujets et les thèmes sollicités témoignent d’un épisode particulier laissant supposer la possibilité d’interprétation d’un message, d’où le nom de « Scène du Puits » donné à ce panneau.

Homme et oiseau

Cette représentation humaine est la seule de ce sanctuaire. Le tronc et les membres sont filiformes. Les doigts, quatre à chaque main, se répartissent en éventail. Le sexe est ostensiblement marqué. Le corps est incliné à environ 45°, position sans doute provoquée par la volte-face du bison. Au-dessous de cette figure, on peut remarquer la présence d’un oiseau, perché sur un bâton. Sa silhouette n’est cependant pas suffisamment précise pour en déterminer l’espèce. Il partage des caractéristiques identiques, voire certains liens, avec l’homme. Ce sont des thèmes non réitérés dans ce sanctuaire, en outre, ils possèdent une tête aux traits similaires. Au sein de certaines sociétés primitives ou antiques, l’oiseau revêt souvent un rôle psychopompe, celui qui accompagne les âmes.

Conclusion

Cette "Chapelle Sixtine de la Prehistoire" eut beaucoup de succès auprès de son public. A tel point que la grotte se vu contrainte de fermer ses portes quinze ans après sa découverte pour la préserver des gaz carboniques rejetter par les touristes lors de leurs nombreuses visites. Les aérations amenégées pour les visites ont aussi eu pour effet d'altérer certains pigments, faisant s'estomper presque totalement des fresques produites des millénaires plus tôt, par nos ancêtres. Qu'à cela ne tienne, l'ouverture d'un fac-similé de la grotte dans les années 90, ainsi que sa numération nous permettent de fouler virtuellement ce magnifique musée naturel d'art pariétal...